Construction - Innovation - Technologie
Le courtier, une aide face aux nouveaux risques liés à la digitalisation

Le courtier, une aide face aux nouveaux risques liés à la digitalisation

Jamais les chantiers n’ont produit autant de données. Les maquettes numériques, plateformes collaboratives et intelligences artificielles redéfinissent la manière de concevoir, de contrôler et de livrer un projet.

Ces outils ne sont pas seulement synonymes d’efficacité : ils ouvrent la voie à une construction plus durable et à des villes plus résilientes. Néanmoins ces perspectives engendrent également de nouveaux risques, que les courtiers doivent appréhender pour accompagner au mieux les clients.

Le Building Information Modeling (BIM) permet de simuler les performances énergétiques, de limiter les gaspillages de matériaux et d’optimiser l’usage des ressources. Une maquette numérique bien exploitée devient un outil puissant de durabilité car chaque décision peut être mesurée en termes d’impact environnemental.

L’intelligence artificielle (IA) permet quant à elle d’identifier des solutions constructives plus sobres, de comparer des scénarios en temps réel ou encore d’anticiper la maintenance pour allonger la durée de vie des bâtiments. Elle devient un levier concret pour répondre aux objectifs climatiques.

Mais ces bénéfices s’accompagnent de nouveaux risques : dépendance aux plateformes numériques, erreurs de paramétrage amplifiées, ou responsabilités liées à des calculs automatisés, problèmes pour définir le partage des responsabilités… Pour sécuriser ces pratiques, le Luxembourg dispose d’appuis solides. Le CRTI-B fournit des guides et standards pour un BIM structuré, garantissant la traçabilité des données et la bonne gouvernance des maquettes. De son côté, la CNPD veille à l’application du règlement européen sur l’IA, en insistant sur la supervision humaine et la documentation des usages. Ces deux institutions offrent des repères indispensables pour que la technologie serve pleinement les ambitions de durabilité.

Dans ce nouveau paysage, AlliA Insurance Brokers Luxembourg se veut être un acteur clé de la confiance, capable de traduire ces innovations en risques mesurables et assurables, dans la lignée des directions données par le CRTI-B, la CNPD, le LIST, l’OAI et Neobuild. C’est pourquoi nous avons mis en place différentes étapes, qui commencent par la vérification auprès du client de l’existence d’un plan d’exécution BIM conforme aux règles du CRTI-B, de la sécurisation du Common Data Environment (CDE) et de la tenue d’un registre IA conforme aux attentes de la CNPD.

Ensuite, nous pouvons proposer des clauses types permettant d’encadrer contractuellement ces pratiques nouvelles : il s’agit par exemple d’exclure des obligations de responsabilité illimitée, insérer une clause dans un contrat cyber spécifique à un chantier numérique ou une clause permettant de couvrir les dommages liés à l’emploi de matériaux ou de procédés innovants sous conditions. Plus nous recueillons d’informations sur la manière de concevoir, contrôler et livrer le chantier, plus nous pouvons quantifier et adapter les garanties ou les contrats dans l’objectif de protéger le client et les intervenants sur le chantier.

Le BIM et l’IA ne sont pas de simples outils techniques : ils sont des catalyseurs de transformation durable. En permettant de construire plus efficacement, d’économiser les ressources et de réduire l’empreinte carbone, ils participent directement à la résilience des villes de demain. Encore faut-il que l’assurance suive, pour sécuriser les investissements et encourager l’innovation. En s’appuyant sur le CRTI-B et la CNPD, les centres d’innovations et l’OAI, AlliA dispose de leviers uniques pour accompagner cette évolution. Notre rôle dans la prévention et l’accompagnement des clients ne peut se faire sans l’apport technique des clients et sans l’apport réglementaire de ces organismes de référence.

Vanessa Krackenberger, Account Manager chez AlliA Insurance Brokers Luxembourg
Article paru dans Neomag #74 - novembre 2025