
Poeckes, un siècle d’histoire et un avenir durable
L’entreprise Poeckes vient de célébrer son centenaire. Avec 220 collaborateurs de 12 nationalités et un chiffre d’affaires de 34 millions d’euros, elle répartit ses activités entre coffrage, maçonnerie, gros-œuvre (75 %) et génie civil (25 %), travaille dans le secteur public comme dans le privé, et livre des bâtiments clé en main.
Rencontre avec Paul Nathan, directeur de l’entreprise Poeckes, et Jacques Cordeiro, responsable des ressources humaines.
« Nous souhaitons rester à l’avant-garde des évolutions du secteur et inciter nos équipes à avancer dans cet esprit d’innovation », souligne Jacques Cordeiro, responsable des ressources humaines. « Ce que nous attendons de nos employés, ce n’est pas seulement qu’ils fassent le travail, mais qu’ils voient au-delà. L’entreprise doit sa stabilité à ses clients fidèles. Je suis fier de travailler pour la même clientèle que mon arrière-grand-père. Nous y sommes parvenus en guidant les clients, en étant à l’écoute de leurs besoins, en anticipant les problèmes et en étant force de proposition », ajoute Paul Nathan, directeur.
L’entreprise est animée par trois valeurs ancrées dans ses gènes : QUALITE | SECURITE-SANTE | CONFIANCE. « Nous veillons à mériter la confiance de nos partenaires, clients, fournisseurs et collaborateurs », indique Jacques Cordeiro. « Nos relations reposent sur un sentiment de sécurité. Ce n’est pas du social, c’est donnant-donnant : quand un client industriel m’appelle, je n’ai pas de problème à trouver le personnel qui pourra faire le job. La fidélité de nos clients et de nos collaborateurs forme le groupe solide que nous sommes aujourd’hui. Cela va bien au-delà d’un contrat de travail : nous sommes une famille », complète Paul Nathan.
Cette approche porte ses fruits, comme le reflète le turnover très bas, de l’ordre de 2,5 %. D’après Jacques Cordeiro, « la plupart des départs sont des départs naturels en retraite et nombreux sont ceux qui font une grande partie voire toute leur carrière dans l’entreprise ».
Les valeurs de l’entreprise sont reconnues par un certain nombre de normes - ISO 9001 (qualité), ISO 14001 (environnement), ISO 45001 (sécurité, santé et bien-être) -, de labels - Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE de l’INDR), SuperDrecksKëscht -, et de prix comme le prix argent de la qualité et de l’excellence au Luxembourg du MLQE, pour n’en citer que quelques-uns.
Une étude environnementale a été réalisée en 2023, qui a débouché sur un plan d’actions ayant pour objectif de diminuer de 54 % les émissions de CO2. Les actions s’appliquent au patrimoine immobilier - installation de panneaux photovoltaïques, d’une pompe à chaleur et de bornes de recharge électriques -, à l’opérationnel sur les chantiers comme dans les bureaux - introduction de systèmes de facturation et de pointage numériques -, ainsi qu’au flux logistique - électrification du parc de véhicules. L’entreprise Poeckes mène aussi une réflexion sur la décarbonation, la circularité des matériaux et la réduction des déchets.
La durabilité passe également par la gestion des ressources humaines qui, selon Paul Nathan, « jouent un rôle clé dans tout ce que nous faisons car elles sont les mains et la tête de l’entreprise ». Il s’agit « d’assurer la continuité de notre activité grâce à des compétences qui se transmettent d’une génération à l’autre. Notre budget formation est en constante augmentation et nous faisons en sorte que les départs en retraite soient précédés par une phase de transition permettant aux jeunes collaborateurs d’acquérir les compétences de ceux qui s’en vont », indique Jacques Cordeiro. Cette gestion des compétences est réalisée en étroite collaboration avec notre centre de formation sectoriel, IFSB.
Des jeunes collaborateurs sont régulièrement embauchés pour faire baisser la moyenne d’âge de l’entreprise. Pour attirer des talents, l’entreprise va chaque année à la rencontre des futurs diplômés lors d’un forum organisé par une école d’ingénieurs et elle embauche des stagiaires. Elle communique dans les médias lusophones et sponsorise les clubs sportifs locaux, participe à un programme en faveur de l’apprentissage avec l’ADEM, propose des contrats d’inclusion en partenariat avec des associations locales et encourage ses collaborateurs à être les ambassadeurs de l’entreprise. « Nous voulons montrer que la construction est un secteur attractif où il est possible de faire toute une carrière », souligne-t-il.
Pour favoriser la rétention de talents, les collaborateurs sont informés de la démarche de durabilité via des newsletters et des publications papier trimestrielles accompagnant les fiches de paie. Ils y sont aussi inclus, notamment à travers des journées sécurité ou des afterworks sur l’impact des activités du secteur de la construction sur le climat et les évolutions nécessaires ou les 17 objectifs de développement durable de l’ONU, par exemple. Dans la description de poste de chaque collaborateur, les attentes environnementales sont précisées. Des enquêtes de satisfaction et des entretiens annuels sont menés pour évaluer le bien-être des collaborateurs et recueillir des propositions d’amélioration. L’entreprise met également à disposition des logements à tarif modéré.
Mélanie Trélat
Article paru dans Neomag#67 - décembre 2024