Comment construire des lieux de vie à faible electrosmog ?
Rencontre avec Christophe Laarman, directeur des opérations d’EMFIS
Smartphones, montres connectées, Internet des objets : face à cette déferlante d’appareils connectés jusque sur nos tables de nuit et à l’explosion des maladies liées au mode de vie (1) (3 à 8 % de la population est désormais sensible aux ondes (2) ), on voit apparaître une nouvelle génération de consommateurs inquiets pour leur santé, qui ne veulent plus vivre et dormir dans l’electrosmog. Quelles solutions durables peut leur apporter le secteur de la construction ?
Face au besoin urgent de créer des espaces de vie durables qui protègent contre l’electrosmog, en particulier pour les enfants, EMFIS montre la voie en offrant des solutions pour des constructions à faible rayonnement électromagnétique. « Les solutions techniques sont là, mais elles demeurent peu accessibles et délicates à intégrer correctement – les ingénieurs et artisans écarquillent les yeux quand on leur parle de gaines électriques blindées, ou de caissons en mu-métal », explique Christophe Laarman, directeur des opérations d’EMFIS.
EMFIS se positionne d’abord comme le label pionnier dans la création d’espaces de vie durables et à faible rayonnement électromagnétique. Voulez-vous savoir si votre bâtiment est une passoire à ondes ? Les assesseurs EMFIS viennent prendre des mesures sur les basses et hautes fréquences et attribuent une note allant de AAA à CCC.
Ils appliquent le même protocole dans le monde entier, de façon à rendre comparables les mesures d’electrosmog dans les crèches, les écoles, les hôpitaux, les bureaux, les maisons, les étables où vivent les animaux d’élevage… partout où les êtres vivants passent un temps considérable. « C’est le diagnostic de performance énergétique appliqué à la pollution électromagnétique » précise Christophe Laarman.
Avec la 5G, la densité d’electrosmog est encore en train d’augmenter, alors que les utilisateurs ne voient pas d’amélioration significative de leur expérience utilisateur. Il devient rare de trouver des endroits préservés, y compris à la campagne où les antennes sont autorisées à émettre plus fort qu’en milieu urbain. Le problème touche tout le monde, et surtout les enfants désormais exposés dès le ventre de leur mère, alors que leur organisme est plus vulnérable aux ondes. Pendant longtemps, les chercheurs ne parlaient que des effets thermiques des ondes, c’est-à-dire qu’elles agitent les particules d’eau dans nos cellules. Aujourd’hui, ils reconnaissent des effets non-thermiques (3) , comme la capacité de « hacker » nos cellules, ce qui favorise la prolifération des tumeurs (4) .
Afin d’accompagner les différents corps de métier dans les réalisations des projets, EMFIS se positionne comme bureau d’études techniques, ainsi que comme fournisseur de matériaux pour la réalisation des chantiers. « Nous étions partis pour ne faire que de la certification et de l’évaluation, et à chaque projet, nos interlocuteurs nous demandaient quelles solutions mettre en œuvre, comment s’y prendre et où trouver les produits, alors nous avons élargi notre offre pour les aider », explique Christophe Laarman.
Les solutions EMFIS peuvent réduire les champs électriques et magnétiques basse fréquence jusqu’à 90 %, et dans le cas des champs électromagnétiques haute fréquence, le niveau de protection EMFIS peut être ajusté selon la fonction de la pièce.
Pour les promoteurs, le standard de construction EMFIS est un facteur différenciant pour un surcoût marginal de 2 % , et qui accroît la valeur immobilière .
Entreprise suisse, EMFIS a déjà mis en œuvre son expertise dans la construction de 27 appartements à faible rayonnement livrés en 2021 – une première mondiale de cette envergure. Depuis, les demandes arrivent de tous les horizons. Plusieurs chantiers sont en cours en Espagne, notamment dans des villas de 700 m2 et plus. Le plus grand promoteur immobilier du sud de la France a décidé de proposer EMFIS dans plus de 2 000 nouveaux logements d’ici 2026. Des partenariats sont également en cours en Allemagne avec un vaste réseau d’écoles, ainsi que dans deux pays du Moyen-Orient. Récemment, un accord de principe a été conclu avec le plus grand constructeur de Suisse pour intégrer EMFIS dans son portfolio. Cela présente une opportunité pour EMFIS de s’établir comme un pionnier dans la construction durable et à faible rayonnement et dans la lutte contre les défis environnementaux contemporains.
« Hier, personne ne savait construire en respectant les normes de performance énergétique. Aujourd’hui, c’est la norme. Il en sera de même avec les standards de construction anti-electrosmog. D’ici 2028, tous les professionnels auront appris à prendre en compte les critères de faible rayonnement », conclut Christophe Laarman.
Note :
La formation H2E offerte par Neobuild GIE et réalisée avec l’expert de la division de construction durable du département de l’énergie du ministère de l’économie depuis quelques années, permet d’assurer, au Luxembourg, la formation de biologistes de l’habitat. Celle-ci inclut les sujets des champs électromagnétiques (hautes et basses fréquences). Ces experts sont compétents pour mesurer de manière scientifique les émissions de tels champs mais également de prodiguer des conseils lors de constructions ou de rénovations afin de réduire au maximum lesdites expositions. EMFIS interviendra également comme support lors des formations afin de pouvoir apporter l’expertise de l’ingénieur méthode. La certification luxembourgeoise BREATHE des « bâtiments sains » inclut également les mesures de champs électromagnétiques selon des valeurs d’orientation luxembourgeoises se basant sur le principe de précaution.
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Maladie_li%C3%A9e_au_mode_de_vie
(2) https://www.infogreen.lu/ondes-positives-ondes-negatives.html
(3) https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0269749118310157
(4) https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10190032