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Centre des éco-technologies contemporaines et des nouveaux matériaux, UMons

Centre des éco-technologies contemporaines et des nouveaux matériaux, UMons

Le projet s’inscrit dans le cadre du Plan de relance de la Wallonie et s’implante sur le campus universitaire de Mons. Dédié à la recherche en sciences des matériaux, il accueille laboratoires, salles de cours et de formation, bureaux et cafétérias sur plus de 7 400 m2.

Le bâtiment est composé de deux volumes superposés : un socle de deux étages à base triangulaire - découlant de la forme de la parcelle, surplombé d’un second volume de quatre étages dont la base est un carré inscrit dans l’angle droit du triangle. Ce choix garantit un gabarit en R+1 face aux maisons existantes du chemin du champ de Mars, avec des hauteurs plus importantes maintenues du côté intérieur du campus.

Composition rigoureuse

La composition des façades ainsi que la structure de l’ouvrage procèdent d’une composition rigoureuse ; les baies sont toutes identiques, positionnées de manière régulière sur l’ensemble du bâtiment, conférant à l’ensemble une expression neutre et apaisée. D’apparente simplicité, le bâtiment comprend des éléments de variations, comme la colonnade qui accompagne le rez-de-chaussée de la façade nord, dessinant un passage extérieur couvert reliant l’extérieur du campus à l’entrée du bâtiment.

Organisation spatiale rationnelle

Le bâtiment fonctionne avec un noyau central de forme triangulaire sur les deux premiers niveaux, s’adaptant au plan carré à partir du deuxième étage, intégrant les circulations verticales, les sanitaires et les locaux techniques. Dès la mise en place du plan carré, des échappées sont prévues dans le couloir qui entoure le noyau, de sorte à ouvrir des perspectives et y amener une lumière naturelle. La périphérie du bâtiment accueille les laboratoires, les bureaux et les salles de cours, qui jouissent de la lumière naturelle et des vues sur l’extérieur. Le projet se dote de plusieurs cafétérias ; celle au second étage s’ouvre sur un vaste toit-terrasse comportant une végétation luxuriante composée d’une végétation haute, d’arbustes, d’un pré fleuri. Les auteurs de projet ont opté pour des finitions sobres et certains choix ont suivi la charte graphique de l’UMons dans un souci de cohérence et d’intégration dans le campus. Les plafonds sont recouverts d’un flocage en cellulose, les sols des espaces communs sont en granito et ceux des locaux plus restreints en linoléum de couleur rouge brique.

Un projet taillé pour répondre aux 6 objectifs DNSH

Dans le cadre des politiques de l’Union européenne, le principe DNSH (Do No Significant Harm - ne pas causer de préjudice important), vise à garantir que les initiatives de l’Union (politiques, réglementations, programmes de financement,...) n’aient pas d’impact négatif sur ses objectifs climatiques et environnementaux.

La conception s’appuie sur un concept de « basse entropie », mesuré avec les outils GRO (accroissant la durabilité des projets de construction), TOTEM (évaluant l’impact des matériaux) et PEB (équivalent belge du CPE), complété par des modélisations numériques et paramétriques. La gouvernance collaborative architectes-ingénieurs-entrepreneurs, intégrée dès la phase de conception en design&build, a été déterminante pour garantir les résultats.

Les réponses aux 6 objectifs du DNSH, précisément

  • Atténuation du changement climatique : bilan carbone maîtrisé, inférieur à 475 kg CO₂eq/m2 construit, grâce à l’emploi de matériaux préfabriqués certifiés CSC (Concrete Sustainability Council), une conception à forte inertie (béton bas carbone) et une minimisation des besoins énergétiques via une conception bioclimatique simple et efficace : isolation importante, panneaux solaires, night cooling, éclairage artificiel modulé ;
  • Adaptation au changement climatique : les simulations thermiques dynamiques ont validé la résilience du bâtiment aux scénarios RCP 4.5 et 8.5 (2050-2090), avec des taux de surchauffe inférieurs à 5 % en 2050 et dans les conditions les plus défavorables (considérant un modèle climatique tirant vers + 4,5 °C en 2050 et 8,5 °C en 2090) ;
  • Utilisation durable de l’eau : des équipements sobres et régulés ; le projet limite l’imperméabilisation grâce à ses toitures vertes qui stockent l’eau en complément des réservoirs d’orages sous le bâtiment en cas de fortes pluies ;
  • Économie circulaire : un passeport matériaux a été établi ; le taux de recyclabilité des matériaux dépasse 80 %, avec une priorité donnée aux éléments démontables et aux filières de réemploi : l’ensemble du bâtiment est conçu en cradle to cradle ;
  • Prévention de la pollution : qualité de l’air intérieur garantie (ISO 16890), les matériaux étant exempts de substances préoccupantes et les émissions en phase chantier ayant été réduites par un plan d’exécution chaque fois adapté aux besoins spécifiques de mise en œuvre ;
  • Protection de la biodiversité : inscrit sur une parcelle très densifiée, le projet a intégré en sus une logique de compensation et d’amélioration de la biodiversité du campus (trame verte).

Textes et illustrations : ©Reservoir A ; modifications et ajustements : Régis Bigot architecte & Innovation Project Manager Neobuild GIE
Article paru dans Neomag #73 - septembre 2025

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Publié le jeudi 30 octobre 2025
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