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L'impression 3D d'argile, comme substitut durable à la construction béton

L’impression 3D d’argile, comme substitut durable à la construction béton

Angelika Bocian-Jaworska, diplômée en architecture de la University of Liechtenstein, s’est spécialisée dans l’architecture en impression 3D d’argile avec un post-graduat en Catalogne et un programme d’été de la Harvard Graduate School of Design. Il y a 3 ans, elle lançait sa start-up Äerd Lab au Luxembourg.

L’utilisation de l’argile dans l’architecture soulève plusieurs défis techniques : employée seule, elle ne peut supporter des charges lourdes, et elle peut être sujette à des craquellements, en particulier si elle est exposée à la pluie.

Pour mener à bien son projet, Angelika Bocian-Jaworska a donc cherché un liant qui jouerait le rôle du ciment, mais qui soit plus durable. Dans une logique écocirculaire, elle travaille avec des matériaux disponibles localement comme la terre glaise et, pour l’additif, ses tests portent sur les coquilles d’œufs – sachant que plus de 900 tonnes de coquilles sont jetées chaque année au Luxembourg.

Elle a également choisi de procéder par étapes : d’abord en créant des objets en céramique « classique », au moyen de deux petites imprimantes 3D lui permettant de fabriquer des éléments d’un gabarit maximal de 20 cm de diamètre et 40 cm de hauteur, puis en acquérant une troisième imprimante Delta WASP 40 100 Clay capable de produire des objets plus grands, allant jusqu’à 40 cm de diamètre et 1 m de hauteur, avec la matière première qu’elle a développée. Ses premiers essais avec du mobilier pour enfant sont concluants : le prototype peut supporter jusqu’à 45 kg.

Ce projet, baptisé EggShell Wonders, lui a valu d’être lauréate du 3e Circular by Design Challenge, une initiative du ministère de l’Économie menée par Luxinnovation GIE, dont l’édition 2023 était axée sur le mobilier urbain multifonctionnel, à la requête conjointe des organisateurs de la Luxembourg Urban Garden 2025 (LUGA) et du pavillon luxembourgeois de l’Exposition universelle d’Osaka 2025. La somme de 8 000 euros empochée permettra à Äerd Lab de démarrer un nouveau cycle d’expérimentations.

Installée au Neobuild Innovation Living Lab, Äerd Lab poursuit donc son développement en vue de proposer un mobilier entièrement dessiné, imprimé et recyclé au Luxembourg pour répondre aux demandes de la LUGA et de reproduire le bon mix avec les matériaux japonais pour l’Exposition universelle d’Osaka.

Mélanie Trélat, avec Marie-Astrid Heyde
Start-up – Äerd Lab

Article de notre rédaction
Publié le mercredi 17 avril 2024
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