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Médiair, traitement de l'air et désinfection des surfaces écoresponsable

Médiair, traitement de l’air et désinfection des surfaces écoresponsable

Médiair propose des solutions biosourcées pour un nettoyage et une désinfection sans risque pour la santé humaine et pour l’environnement. Cette approche écoresponsable se reflète dans toutes les étapes de son process, avec une R&D et une production basées au Luxembourg.

Interview de Jean-Marc Lamorté, directeur commercial et marketing de Médiair Luxhyconfort.

Dans le secteur du bâtiment, Médiair s’est spécialisée dans la désinfection des gaines de ventilation, un enjeu majeur pour la qualité de l’air intérieur.

Comment a commencé l’aventure Médiair au Luxembourg ?

La société a vu le jour en juillet 2021. Nous étions alors en pleine période de Covid et, dans ce contexte, nous avons d’abord voulu nous concentrer sur le marché de la chimie fine, avec des produits d’assainissement de l’air intérieur. Puis, quand le soufflet du Covid est retombé, nous avons décidé de nous réorienter vers des marchés émergents, en proposant des désinfectants.
Tous les biocides que nous développons ont été testés et approuvés par les autorités européenne et luxembourgeoise comme étant efficaces contre les bactéries, les levures, les spores et les virus.

Ce qui les différencie des produits que l’on trouve traditionnellement sur le marché est qu’ils sont sans danger pour l’être humain et l’environnement.

C’est-à-dire ? Que contiennent vos produits ?

Nos produits sont fabriqués à base d’acide hypochloreux. L’acide hypochloreux est produit à partir d’un mélange d’eau et de sels minéraux, électrolysé. C’est une substance qui est naturellement générée par le corps humain, et qui sert notamment à lutter contre les micro-organismes pathogènes envahissants. Pour résumer en quelques mots la manière dont il est produit, nos globules blancs contiennent des neutrophiles, qui sécrètent des enzymes et ces enzymes sont une base d’acide hypochloreux.

Cet acide hypochloreux, nous le synthétisons dans notre usine luxembourgeoise, pour l’intégrer ensuite dans des mélanges qui varient selon l’application souhaitée.

Pourquoi ce positionnement sur des produits naturels ?

Parce que les désinfectants disponibles sur le marché à l’heure actuelle génèrent souvent des problématiques collatérales.

Les désinfectants sont, par définition, utilisés pour lutter contre la pollution d’origine biologique (bactéries, virus, champignons, …). Les désinfectants usuels (à base d’alcool ou d’ammonium quaternaire, par exemple) sont plus ou moins efficaces pour lutter contre cette pollution d’origine biologique, mais leur utilisation va augmenter la pollution d’origine chimique dans la pièce, ce qui aura forcément un impact à plus ou moins long terme sur la santé des occupants. La molécule active dans nos désinfectants, l’acide hypochloreux, est non seulement le biocide présentant le plus large spectre bactéricide, virucide et fongicide connu à l’heure actuelle, mais aussi un biocide dont l’emploi est sans danger pour l’utilisateur et les usagers de la pièce.

Pouvez-vous nous parler de votre outil industriel ?

Nous disposons d’un local de 3 500 m2, situé à Foetz et équipé d’une cuve d’eau de 244 000 litres. Nous récupérons autant que possible les eaux pluviales, l’idée étant de limiter l’utilisation de l’eau de ville dans nos procédés de fabrication. Comme vous pouvez le voir, au-delà de la composition naturelle de nos produits, nous avons à cœur d’avoir une démarche cohérente jusqu’au bout, avec une production entièrement écoresponsable.

Nous sommes en mesure de fabriquer chaque jour jusqu’à une centaine de m3 d’eau pure électroniquement modifiée, c’est-à-dire une eau de laboratoire qui a un fort pouvoir nettoyant. À partir de cette eau pure, nous produisons des nettoyants et des désinfectants.

Nous avons quatre lignes de production qui permettent d’embouteiller nos produits dans des contenants allant de 50 ml à 20 litres, voire plus si nécessaire, avec la possibilité de le faire au moyen de pompes et de circuits complètement hermétiques afin d’éviter les projections et les émanations.

Vous travaillez pour l’automobile (lave-glace, etc.), mais aussi pour le bâtiment. Que proposez-vous plus précisément aux entreprises de ce secteur ?

Dans le bâtiment, nous nous sommes spécialisés dans la désinfection des gaines de ventilation. C’est un sujet brûlant à l’heure actuelle, plus particulièrement depuis l’arrivée du Covid qui a soulevé des questionnements et a fait naître une prise de conscience sur la question de la pollution intérieure.

Dans les gaines, on peut trouver des poussières et de l’eau stagnante qui favorisent l’apparition de champignons très agressifs. Ces champignons se mélangent à l’air qui est introduit dans le bâtiment, et lorsque nous respirons, ils peuvent venir se fixer dans nos poumons, avec pour conséquence de possibles problèmes pulmonaires.

Nos produits agissent naturellement contre ces champignons et autres microorganismes potentiellement présents dans les gaines. Contrairement aux méthodes traditionnelles de désinfection, nos produits réagissent et se dissipent très rapidement, ce qui permet de ne pas interrompre les activités au sein du bâtiment.

Mais, lors de la désinfection d’une gaine de ventilation, il faut suivre plusieurs étapes en amont : nettoyage, aspiration, brossage… Tout un dispositif et du matériel spécifique sont nécessaires avant d’appliquer les produits désinfectants. En plus des désinfectants, nous proposerons donc bientôt une gamme complète d’outils : cannes de brossage, cannes télescopiques, aspirateurs dorsaux, et bien plus encore. Pour cela, nous nous sommes associés à la société Pro Galva, dont nous sommes le dépositaire principal au Luxembourg. L’objectif est de simplifier le quotidien des installateurs, en leur offrant un point de contact unique où ils trouveront tout le matériel nécessaire, sans avoir à multiplier les fournisseurs ou à chercher des solutions par eux-mêmes. À ce propos, notre service technique peut accompagner nos clients afin de définir les meilleurs modes opératoires suivants les enjeux de leur chantier.

Je précise également que, sur le sujet de la qualité de l’air intérieur, nous collaborons avec Neobuild. Nous avons associé nos forces pour essayer de trouver les solutions les plus saines possibles.

En parallèle, nous proposons du nettoyant pour panneaux solaires et, à terme, nous lancerons aussi notre gamme de fluides caloporteurs.

Vous êtes donc en recherche permanente de nouveaux produits ?

Oui. Nous développons des produits spécifiques pour les bâtiments au Luxembourg, en collaboration avec des majors.

La recherche, le développement et le contrôle qualité se font ici, dans notre propre laboratoire. C’est dans cette pièce que tout se décide.

Nos produits sont analysés à l’aide d’un réfractomètre ou d’un photomètre. Ces systèmes, à la fois simples et efficaces, permettent de tester les échantillons prélevés sur l’ensemble de notre production. L’objectif est de mesurer précisément leur pH ainsi que leurs concentrations. Quant aux mélanges, ils sont réalisés par vibration.

En ce qui concerne les fluides caloporteurs, ils sont aujourd’hui importés en bidon de 10 ou 20 litres. Notre démarche est de devenir le « fournisseur de proximité ». En produisant sur le sol luxembourgeois, nous respectons d’office les réglementations locales, nous limitons les transports et nous contribuons ainsi à réduire les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre liées aux camions, ce qui s’inscrit là encore parfaitement dans notre optique d’écoresponsabilité.

Mélanie Trélat
Article paru dans Neomag #70 - avril 2025